La Station scénographique à Montréal

Ce workshop organisé du 2 au 13 novembre 2019 s’est intéressé à l’état actuel des savoirs sur les évolutions du climat terrestre.

Nous avons travaillé avec le professeur René Laprise, des enseignants, des doctorants et des étudiants du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM, centre de recherche qui étudie la dynamique du système terre-océan-atmosphère et ses impacts sur les conditions d’existence terrestre.
René Laprise est un des rédacteurs du 5e rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2007.
Des étudiantes de l’atelier de Didactique visuelle de la HEAR et de l’option Design de l’EBABX ont imaginé et réalisé des dispositifs de médiation (graphiques, spatiaux, audiovisuels, sonores) afin de communiquer différentes thématiques de recherche qui étudient les moteurs, les effets et les enjeux des évolutions du climat. Ces recherches se situant à l’articulation de différents domaines : sciences de la Terre, sciences de l’atmosphère, sciences du vivant et sciences sociales.

L'équipe étudiante était composée de :
– 7 étudiantes en Master I de l'atelier de Didactique visuelle de la HEAR : Lena Aldeano, Adèle Chabot, Salomé Garraud, Alice Jouan, Hannah Puzenat, Tina Teyssedre, Laura Tisserand ;
– 8 étudiantes en Licence 3, Master I et II de l'option Design de l'EBABX : Hanna Breuil (année 5), Emma Deberteix (année 3), Marie Lebert (année 5), Hee Young Park (année 3), Juliette Parrinello (année 5), Clarisse Piot (année 3), Nola Poulaille (année 3), Justine Puech (année 4), Maria Luisa Rojano (année 4).

Coordination :
> HEAR – Haute école des arts du Rhin, Strasbourg I Master Didactique visuelle
Olivier Poncer
> EBABX – École supérieure des beaux-arts de Bordeaux I Master Design
Franck Houndégla et Didier Lechenne

Nous remercions :
– Cécile Martin, architecte et artiste pour son aide et sa disponibilité ;
– Nathalie Lafortune, coordonnatrice générale d'Hexagram, et Gisèle Trudel, artiste et professeure à l'UQÀM, membre d'Hexagram, pour leur aide et leur invitation ;
– Valerie Besson et toute l’équipe de Temps libre Mille End à Montréal, pour leur accueil et leur gentillesse.

Ce projet a été soutenu par l'Office franco-québécois pour la jeunesse.

Nous avions déterminé en amont quatre grands axes thématiques de concert avec René Laprise, qui a sollicité à son tour des chercheurs et quelques étudiants motivés par cette collaboration. L’équipe constituée nous a communiqué différents articles de références sur ces sujets.
Les étudiantes de la HEAR et de l’EBABX ont pu ainsi prendre connaissance en amont de ce workshop de ces thématiques comme de la documentation réunie à leur intention, et exprimer leurs souhaits d’orientation.

4 novembre
Nous avons ouvert le workshop la Station scénographique par une série de conférences dispensées par trois chercheurs de l’UQAM accompagnés de doctorants et d’étudiants en maîtrise :
– « Changements climatiques : la science derrière la scène », par René Laprise, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère à l’UQÀM ;
– « Les aérosols atmosphériques », par Maud Leriche, chercheuse au CNRS ;
– « Évolution du climat et des risques hydrométéorologiques », par Philippe Gachon, professeur au Département de Géographie à l’UQÀM ;
– Ludovick Pelletier, doctorant, a présenté deux manips : l’expérience des colonnes de Taylor sur une table tournante afin de comprendre comment se comportent des fluides en rotation solide, puis la création d’un nuage éphémère ;
– Setigui Keita, Marta Moreno et Yves Nguéto, doctorants ainsi que Clémence Benoit et Julien Chartrand étudiants en maîtrise ont également partagé leurs problématiques de
recherche.

5, 6, 7 et 8 novembre
Temps Libre qui nous a ouvert ses portes durant quatre jours, a privatisé une de ses salles à notre intention. Nous remercions pour leur accueil toute l’équipe de cet espace de coworking du « Mile End », un quartier de Montréal en pleine gentrification. Dans un premier temps, les étudiantes ont partagé leurs perceptions des conférences dispensées la veille. Dans un second temps elles ont constitué des équipes de projet associant des étudiantes de L’EBABX et de la HEAR à chaque chercheur référent, selon trois axes principaux qui ont traité du changement climatique et de ses conséquences, ainsi que de la diffusion et de l’impact des aérosols.
Les étudiantes se sont approprié le discours scientifique en investissant particulièrement la dimension humaine et la parole individuelle et collective de personnes informées, concernées, experts ou non-initiées, quant à leur conscience et à leur ressenti de ses questions.

Durant ces jours de travail, elles sont allées à la découverte de la ville et à la rencontre des habitants afin d’alimenter leurs projets. L’objectif était d’ancrer toute cette gamme de réponses visuelles, et plastiques dans la ville de Montréal et plus largement au sein du territoire de Québec et du Canada.

Confrontées à la complexité des données scientifiques ainsi qu’aux chaînes d’interactions entre les différents paramètres, les étudiantes ont été accompagnées par les différents chercheurs et étudiants de l’UQÀM tout au long de l’élaboration des projets. Ils sont régulièrement intervenus pour partager leurs expertises, répondre aux questions, documenter et valider le versant scientifique des propos, avec une remarquable attention et une véritable envie de partager leur champ d’études.

Les trois groupes de projets constitués ont investi l’approche documentaire, la découverte filmée de la ville, des interviews retranscrites par la vidéo, par le son, par le graphisme et l’illustration, la réalisation d’affiches, de posters et de différentes éditions.

Les approches visuelles étant totalement libres, chacun des groupes a envisagé ses propres techniques de production. Le premier groupe avec René Laprise a plutôt abordé la vidéo et la prise de son, ainsi qu’un travail de dessin direct. Le deuxième groupe a travaillé à la fois la mise en page de posters, le dessin sur iPad, différentes prises de vues et jeux de lumière afin d’évoquer la nature et la diversité des formes d’aérosols. Le troisième groupe a travaillé quant à lui l’animation de signes et de pictogrammes à partir d’interviews sonores.

6 novembre
Les trois enseignants, Olivier Poncer, Franck Houndégla, Didier Lechenne, sont intervenus à Hexagram dans le cadre de la soirée « Infléchir l’exposition d’Art par la Science » organisée par Nina Czegledy et Gisèle Trudel. Ils ont rejoint Ingrid Bachmann et René Laprise pour cette rencontre débat qui visait à partager différents protocoles d’expérimentations artistiques permettant d’explorer les convergences et les interactions entre Art et Science.
Ce fut également l’occasion de partager l’historique et l’actualité de la Station scénographique ainsi que de présenter le programme de recherche Didactique tangible.

8 novembre
Nous avons retrouvé trois anciens étudiants de l’atelier de Didactique visuelle désormais installés à Montréal : Julien Castanié (diplômé en 2008), Baptiste Desmonts (diplômé en 2016) et Osama Jeljeli (diplômé en 2017). Ils nous ont partagés avec enthousiasme, humour et de savoureux témoignages, leur parcours de vie comme leur quotidien à Montréal. Un moment aussi riche que sympathique pour les étudiantes et les enseignants engagés dans le workshop. Amélie Lecocq, qui a été enseignante dans l’atelier et qui est désormais installée à Montréal nous a également fait le plaisir de nous rejoindre et d’apporter son propre témoignage. Nous avons enfin découvert le travail de Stéphanie Henry, diplômée en Design, qui exerce aujourd’hui à Montréal.

11 et 12 novembre
Pour les dernières étapes de finalisation du projet, nous avons investi pour une journée une salle de l’UQÀM. Chacun des trois groupes de projet s’est préparé pour la restitution finale du travail développé durant ce workshop.
Cette présentation publique s’est déroulée à la Chaufferie, une salle du Cœur des Sciences de l’UQÀM. Ce centre culturel scientifique a pour mission de contribuer au développement de la culture scientifique du grand public et à la promotion de cette culture scientifique comme partie intégrante de la culture. Le Cœur des Sciences est un lieu de diffusion pour les scientifiques, mais également pour les artistes.

Après une courte introduction de l’équipe pédagogique, les trois restitutions se sont déroulées de la façon suivante.

Découvrir le projet avec René Laprise

L'équipe associée à René Laprise a ouvert la soirée.
Chaque étudiante a tout d’abord lu un texte face à la projection d’un film restituant leurs déambulations et leurs temps de recherche et de réflexion, confrontées au thème des évolutions climatiques, alors qu’elles découvraient Montréal.

Deux témoignages sonores ont été ensuite diffusés. Ils faisaient échos à des questionnements contradictoires et rapportaient des expériences concrètes de bouleversements météorologiques liés à l’eau (tempêtes et inondations) et toutes deux vécues à Montréal. 

Puis René Laprise a pris la parole pour une courte conférence en dialogue avec du dessin direct et des collages d’éléments graphiques réalisés au fil du propos par trois étudiantes sur une longue frise illustrée de plus de dix mètres de long. Les données, les notions et les mots clefs étaient ainsi mis en valeur, ils accompagnaient et rythmaient le discours scientifique.

Les étudiantes ont conclu en lisant un dernier texte devant un ultime montage audiovisuel.

Découvrir le projet avec Maud Leriche

L'équipe associée à Maud Leriche a pris le relais dans un deuxième temps.
Maud Leriche et Sétigui Keita étaient intervenus l’un et l’autre sur la question des nuages et des aérosols, les étudiantes ont été interpellées par leur description des aérosols, des particules, ainsi que par la découverte de leur rôle dans le changement climatique, comme dans la constitution des nuages, ainsi que leur impact sur la qualité de l’air que nous respirons et donc sur notre santé. Autant ce dernier point est connu, chacun peut l’expérimenter au quotidien, autant l’influence sur les évolutions du climat, est plus difficile à comprendre à l’échelle individuelle. Une étudiante du groupe concerné, d’origine coréenne, a partagé son expérience d’une application qui permet en Corée de mesurer la qualité de l’air, elle a sollicité sa famille afin de collecter un certain nombre de témoignages qui ont structuré le projet. Lors d’une « conférence déambulée », Maud Leriche a eu la lourde tâche, à partir des séquences filmiques projetées sur des affiches typographiques, de tisser des liens entre des anecdotes réelles tirées de la vie quotidienne en Corée et les questions complexes des aérosols.

Découvrir le projet avec Philippe Gachon

L'équipe associée à Philippe Gachon a clôturé la soirée.
En conclusion de sa conférence initiale, Philippe Gachon s’était adressé aux étudiantes en les interpellant sur le fait que c’était à leur génération que reviendrait la responsabilité de prendre en main l’avenir de la planète et de son climat. C’est cette partie qui a été reprise en introduction, Philippe Gachon s’adressant aux générations nouvelles, les étudiantes ont effectivement donné la parole à des étudiants de l’UQAM afin qu’ils partagent leur état d’esprit, leurs doutes et leurs espoirs quant aux évolutions du climat, aux connexions avec leurs études et leurs futurs métiers, comment ils s’impliquaient sur des problématiques écologiques, ainsi que leurs échanges sur ces questions avec leurs proches toutes générations confondues.
Chacune de ces interviews a été montée et illustrée par des signes graphiques colorés animés sur fond noir. Ces signes graphiques symbolisaient les thèmes abordés et les sentiments ressentis, ils s’inscrivaient dans l’écran, attachés à un mot clef et créaient des compositions pour chaque personne différente.
Un petit lexique a été distribué à la fin de la séance afin de permettre aux spectateurs d’identifier la signification de chaque signe.
Une série de 7 posters étaient présentés au sol. Ils reprenaient sous la forme de portraits les éléments graphiques utilisés pour chaque interview, comme une synthèse visuelle des différents témoignages.

Ce voyage a été enfin l’occasion de découvrir différents sites remarquables de Montréal. En cliquant sur les vignettes ci-dessous, vous retrouverez des présentations des musées et des expositions visités.

Making of

Making of de la présentation finale

Musées et expositions visitées