Idrante
Cette photo a été prise dans le jardin qui se cache derrière le musée de la Specola, dont les collections d’histoire naturelle sont conservées dans le Palais Torigiani.
Celui-ci date du XVIe siècle et présente tous les aspects de l’architecture ‘classique’ florentine (mur jaune, volets rayés en bois, décorations murales), en grande opposition avec l’extincteur rouge, placé au milieu du mur, de manière qu’il soit facilementvisible. Cet objet détonnant fait à présent partie intégrante de l’architecture. Notre société contemporaine ayant établi des règles et des normes de sécurité qu’il faut respecter, les monuments historiques n’ont pas d'autre choix que de s’adapter.
Mais au final, ce fort contraste jaune-rouge est très beau !
Tennis tavolo
En me promenant je me suis éloignée du centre-ville pour retrouver des ruelles et des quartiers locatifs, très pittoresques et authentiques. Une cour m’a particulièrement plu et je suis entrée pour mieux l’observer. Elle appartient à un vieux bâtiment abritant une école d’artisanat et… un club de ping pong. L’enseigne du club de tennis de table, fabriquée manuellement il y a une vingtaine ou une trentaine d’années est très réussie. Bien que maladroite, visiblement fabriquée par une main d’amateur, elle réussit à transmettre son message et à inviter les gens au jeu. La raquette rouge, associée aux lettrages fabriqués manuellement, contraste drôlement avec le bâtiment imposant, les colonnes et les décorations très élaborées.
Urban David
La signalisation routière est un sujet récurrent de l’art de rue de Florence. Durant ces trois jours j’ai pu découvrir des centaines de détournementsamusants, beaucoup parmi eux étant liés à la riche histoire de l’art florentin. Il s’agit d’une fusion des deux types d’art, de qualité et importance inégales, l’art de la Renaissance, très référencé, précieux et inestimable et l’art de rue, accessible, moqueur, utilisant les moyens d’expression les plus pauvres, à la limite du vandalisme. Grâce à ces panneaux, des figures historiques comme David ne sont plus seulement les trésors du passé, elles légitiment également les acteurs de la ville actuelle !
Romolo e Remo
Je ne pense pas qu’à l’époque de Romulus et Remus la signalisation routière avait le même aspect… Pour moi, cette photo représente totalement le contraste entre l’histoire et la communication urbaine. La statue en pierre, recouverte de champignons et détruite par le temps est accompagnée par un agglomérat de panneaux de signalisation routière multicolores, placés de manière assez aléatoire.
Ces panneaux révèlent un univers visuel très schématique et simplifié (tel que travaillé par exemple par les designers Jock Kinneir et Margaret Calvert pour la signalisation routière de Londres dans les années 1960). La statue représentant un sujet mythologique se retrouve alors dans une forte opposition avec ces éléments urbains omniprésents.
Pour une fois encore, ils ne peuvent que cohabiter…
Renaissance is over
Renaissance is over, nous disent le Crew from Florence. On l’a bien remarqué… L’âge d’or de la ville de Florence est passé depuis bien longtemps. A la place de la capitale de l’art des XIVe et XVe siècles s’est instauré une ville touristique comme toutes les autres : vitrines, luxe, hôtels, rues bondées, déchets.
LE CAPITALISME S'EN EST EMPARÉ.
Pour une fois encore, l’art de rue de Florence nous transmet des messages ironiques, tout en faisant référence à ce qui fait la gloire de la ville – l’art de la renaissance.
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