Des modèles clastiques du Dr Auzoux aux organes imprimés en 3D

Un article d'Élise Mathieu
Master II, Sciences et cultures du visuel – université Lille 3

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> Modèle d'œil Auzoux, Musée zoologique de la Strasbourg
> Prothèse osseuse 3D, University of Melbourne, St Vincents Hospital Melbourne

1/ Unité de simulation européenne en santé UNISIMES, de la faculté de médecine de Strasbourg. Coordonnée par le Pr Pierre Vidailhet et le Dr Gilles Mahoudeau, elle a pour objectif de former les étudiants dans tous les domaines de la santé (1er, 2e, 3e cycles) en utilisant la simulation comme outil pédagogique. Elle concours également à la formation continue notamment dans le cadre du DPC.

 

2/ Virginie Gigolle, CHU Amiens-Picardie, Première mondiale en chirurgie pédiatrique sur scoliose grave mise au point grâce à la simulation en santé, Dossier de presse, Amiens : CHU Amiens-Picardie, 2017, 5 p. Format PDF. En ligne, consulté le 20 décembre 2017.

 

3/ Dr Khaled Benokba, L'impression 3D va transformer la chirurgie du cancer des os, 2017. En ligne, consulté le 20 décembre 2017.

Louis Auzoux (1797 – 1880) est un médecin français, notamment connu pour avoir inventé des modèles d'anatomie humaine et animale utilisés dans l'enseignement de la médecine.

Le principe de ces modèles en trois dimensions qu'il appelle « clastiques », du grec klao (mettre en morceaux), est la possibilité offerte à l'utilisateur de les démonter et de les remonter, afin d'observer et de manipuler les différents organes, de comprendre leurs formes, leurs tailles et leurs rapports respectifs. Cette expérience d'une forme de dissection virtuelle ainsi que le progrès qui en découle pour l'enseignement de la médecine sont salués et primés par l'Académie de Médecine en 1925.

Aujourd'hui, l'un des enjeux principaux de l'enseignement en Médecine est l'apprentissage par la simulation que l'on peut rapprocher de l'approche de ces modèles clastiques. En effet, depuis 2012, la Haute Autorité de Santé (HAS) le préconise avec comme leitmotiv : « Jamais la première fois sur un patient. ». Pour ce faire, des mannequins plus vrais que nature agissent selon des scénarios préalablement définis (saignements, cris, arrêt cardiaque et/ou respiratoire, réaction aux médicaments, etc.). 1

Mais la réalisation de modèles anatomiques a pris une tout autre ampleur grâce à l'impression en 3D, car il est désormais possible de créer la réplique exacte de l'anatomie d'un patient à partir d'un scanner, d'une échographie et/ou d'une IRM. Ces copies permettent aux médecins de mieux préparer leurs opérations, en particulier lorsque celles-ci sont fort délicates. Cela a d'ailleurs déjà changé la vie de nombreux patient comme celui de ce jeune enfant atteint d'une scoliose grave : l'opération effectuée en septembre 2017 fut un franc succès notamment grâce aux exercices de simulation intégrale sur impression 3D. 2

L'impression en 3D commence déjà à se démocratiser mais la recherche n'est pas terminée : la Bio Impression 3D — processus d'impression en trois dimensions d'un matériau biologique qui reproduit un tissu vivant — sera-t-elle la réponse de demain ? 3